L’histoire de Revisit débute en novembre 2019 lors d’un « Start-up week-end ». Cet événement, organisé dans les locaux de WeForge à Angers, invite tous ceux qui ont des idées d’entrepreneuriat. Par équipe, ils travaillent pendant 2 jours pour élaborer un projet de start-up. Certains ont déjà des projets qu’ils vont pitcher et d’autres n’en ont pas encore mais sont prêts à s’investir. Cette année-là, c’est une édition spéciale « transition écologique ». Laurence et Laure s’y retrouvent par hasard, même si elles se sont déjà croisées une première fois quelques semaines plus tôt par l’entremise de Yannis Borjon Piron (Borjon Piron, Trélazé). Laurence pitche son expérience autour du mobilier professionnel et du gâchis constaté. Laure et Laurence, accompagnées de « mentors » dont notamment Hélène Grellier (Logisséo, Angers) testent la viabilité du projet. A la fifin du week-end, fortes de leur 3eme position, elles décident de se lancer.
Faire bouger les lignes
Avant de se rencontrer, elles connaissaient le monde entrepreneurial pour avoir créé chacune leur propre entreprise. Laure a été sensibilisée à l’économie circulaire et aux problématiques environnementales, en travaillant chez Interface, entreprise internationale spécialiste des sols modulaires et pionnière en matière d’écologie industrielle. Avec l’ambition de partager son expérience au plus grand nombre, elle crée une structure de conseils dans la transition écologique : Bleue. Quant à Laurence, elle participe à la création d’Aldev en 1999, dans laquelle elle évolue pendant plus de 20 ans, ce qui lui permet d’avoir une certaine expertise du territoire et de ses acteurs. Elle monte ensuite sa propre structure de conseils en développement d’entreprises (Amaryllis). Laurence et Laure, deux profifils aux compétences complémentaires et des réseaux respectifs utiles pour lancer leur start-up Revisit en 2020. Entreprise qui ambitionne d’apporter une solution standard de réemploi dans le mobilier des espaces tertiaires.
Démonter, transformer, revendre
« Notre coeoeur de métier consiste à récupérer du mobilier de bureau auprès d’entités de la région qui souhaitent s’en débarrasser. Ce sont des collectivités et des entreprises locales de tous secteurs. Nous procédons à l’enlèvement de tables, chaises, caissons, armoires, bureaux… en bon état, quel que soit le volume et ce dans un rayon de 120 km, c’est-à-dire jusqu’à Nantes, Cholet, Pouzauges », précise Laure Rondeau- Desroches. Les marchandises sont rapatriées dans le local où elles sont démontées, transformées, relookées afifin d’être revendues aux professionnels. Revisit travaille en partenariat avec une dizaine de prestataires locaux : menuiserie (découpe de plateaux), themolaquage (peinture piétement), aérogommage, transport… « Nous avons mis au point une collection standard qui devrait sortir cette année. Nous proposons également des aménagements sur-mesure et des produits revisités moyen et haut de gamme », ajoute Laurence. La marque a été déposée ainsi que ses modèles : trois types de plateaux de bureaux et piètements.
Revisit a bénéfificié d’aides fifinancières (PL2I de la Région des Pays de la Loire, Plan France Relance/ADEME, Anjou Initiative, Bpifrance). Dans la lignée de ses engagements, Revisit a également été labellisée « Ruptur » (réseau d’entreprises qui vise à montrer que l’on peut rejeter zéro déchet, ne pas polluer, s’inspirer de la nature, remettre en question les règles des affaires et des marchés, penser local et territorial, donner aux jeunes générations les clés pour penser autrement, tout en créant de la valeur pour l’environnement et la société…). Cette reconnaissance a permis d’augmenter la visibilité et la crédibilité de Revisit auprès du monde économique. Aujourd’hui, les co-dirigeantes envisagent de trouver des fifinancements supplémentaires afifin de poursuivre le développement de l’activité. « Nous sommes confifiantes dans l’avenir de l’entreprise au vu des demandes croissantes et de l’évolution des mentalités », sourient Laurence et Laure. Rendez-vous en 2023 pour l’inauguration des locaux.
Dominique Gruson
Anjou Eco n°70 - février 2023