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Commerces et services - 18 Décembre 2019

mouvements sociaux

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MISE EN PLACE D'UN PLAN D'ACCOMPAGNEMENT DES ENTREPRISES ET DES COMMERÇANTS

 

 

 

Les grèves à répétition depuis début décembre contre la réforme des retraites pèsent fortement sur l'activité de certains secteurs et dans certaines zones économiques en cette période cruciale des fêtes de fin d'année. Pour y faire face, le Gouvernement met à la disposition des entreprises particulièrement touchées par ces mouvements des mesures de soutien et d'accompagnement. 

 

Les conflits sociaux contre la réforme des retraites créent un effet domino sur l'activité économique. Initiés le 5 décembre 2019, les mouvements de grève perturbent, voire entravent, les déplacements professionnels, tant pour les salariés que pour les entreprises, ce qui a un double effet, direct et différé, sur la consommation pendant cette période économiquement importante. Empêchés de se déplacer, préférant, pour ceux qui le peuvent, télétravailler - le cas d'un quart des salariés touchés par les grèves - ou accaparés par leurs problèmes de transports, les habitants de certaines grandes métropoles, et en premier lieu les franciliens, renoncent à leurs achats quotidiens habituels et effectuent autrement leurs achats de Noël.

Les effets sur les commerces installés dans les zones de transit sont directs et impactent fortement l’activité commerciale en Ile-de-France qui réalise un tiers du PIB national. La Chambre de Commerce de Paris-Ile-de-France a chiffré ces conséquences économiques qui varient en fonction des déplacements des consommateurs en semaine et le week-end.

Pour ces petites structures ne disposant que de peu de trésorerie c'est une question de survie. Une situation qui a conduit la CCI Paris Ile-de-France à demander, le 10 décembre, un plan d'urgence pour les commerçants, les restaurateurs et les hôteliers parisiens.

Conscient des difficultés des commerçants et artisans, le Gouvernement a décidé de « réactiver » le plan d'accompagnement pour les entreprises et les zones les plus touchées « en ciblant dans un premier temps l'Île-de-France et le secteur du tourisme, particulièrement impactés ces derniers jours » comme l'ont indiqué Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie.

CONSULTEz LE DÉTAIL DES MESURES DU PLAN D'ACCOMPAGNEMENT

UNE QUESTION DE SURVIE

 

Ce plan d'accompagnement mobilisable dès maintenant est destiné à aider les entreprises qui rencontrent des difficultés réelles en raison des mouvements sociaux en cours.

Aux abords des gares, « il n'y a pas de clients, c'est spectaculaire », constate Pierre Goguet, président de CCI France. Et, les problèmes de transport du personnel travaillant dans ces commerces aggravent la situation. « Un grand nombre d'entre eux ouvrent en mode dégradé » regrette Pierre Goguet.

À tel point que les représentants des syndicats ou filières professionnels tirent la sonnette d'alarme. Ainsi, alerte Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos (la fédération des enseignes spécialisées), les perturbations jusqu'à Noël seraient « catastrophiques pour les commerçants  » car «  le secteur est déjà très affaibli par l'année passée ». « Certains commerces n'y survivront pas » prévient-il. La crainte des commerçants de voir, comme lors des grèves de 1995, le mouvement s'installer semble se vérifier. Les reports d'achat ne se font plus ; les consommateurs préfèrent consommer au plus près de chez eux plutôt que de se déplacer dans la capitale.

 

DES ANNULATIONS, DES RÉSERVATIONS EN MOINS

 

Les secteurs souffrant de cette baisse d'activité sont divers. Tous les petits commerces des zones visées (alimentation, magasins de jouet, artisans des métiers de bouche comme les boulangers et de services comme les coiffeurs par exemple) sont touchés. Sans oublier les théâtres et lieux de spectacles qui peinent à remplir leurs salles et les chantiers de construction que les salariés du BTP peuvent difficilement rejoindre.

Mais l'impact du mouvement social se fait, aussi et surtout, fortement ressentir dans les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme. « Plus de 50% des établissements hôteliers et restaurants ont connu des annulations et une chute d'activité », alertait, sur France Info, le 17 décembre au treizième jour de grève, François Asselin, le président de la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises. Et de compléter : « 38% d'entre eux anticipent une baisse de trésorerie, les réservations sont en train de s'effriter ». Selon l'Umih, principale organisation patronale, les hôteliers parisiens déplorent une baisse d'activité d'environ 30% quand leurs collègues restaurateurs constatent un recul de 40%.

Si pour l'heure, et sur la base de l'analyse des conséquences économiques de la grève de 1995, la Banque de France écarte un arrêt de la croissance en raison d'un décalage d'une partie de l'activité, l'urgence est bien pour l'heure d'accompagner et de soutenir les TPE et les PME qui accusent des pertes et enregistrent des difficultés de trésorerie.